Trente Glorieuses
Les « Trente Glorieuses » ! La formule désigne une phase singulière de notre histoire récente, entre 1945 et 1975, contrastant fortement avec l’époque antérieure (les premières décennies du XXe siècle) aussi bien qu’avec la période suivante s’étendant jusqu’à nous. Jean Fourastié, auteur de la formule, en 1979, invitait à y voir une « révolution invisible », par laquelle la France (entre autres) connut une très forte croissance économique, l’introduction de nombreux bouleversements techniques, une modernisation spectaculaire des équipements, une hausse générale du niveau de vie, le plein emploi, l’émergence d’une « société de consommation » , dans un contexte de dynamisme démographique inespéré dans ce pays.
.Image flatteuse, qui risque de faire bon marché des années difficiles de la reconstruction dans l’après seconde guerre mondiale, de l’existence de poches d’une pauvreté ancienne et nouvelle, de réaménagements brutaux des territoires, du boulet d’une décolonisation dramatique.
Image aujourd’hui très ambiguë et simplifiée. Paradis perdu pour les uns, illustration d’un développement effréné pour les autres, elle souffre aussi de la comparaison hâtive avec l’époque actuelle. Non sans un conflit latent entre les générations récentes, moins nombreuses et moins bien loties, et celles de « boomers » critiqués pour avoir profité d’une bonne vie sans souci des lendemains.
Cette conférence constitue le septième et dernier volet de notre Cycle « Moments-clés de l’histoire récente de la France » présenté à l’UP depuis 2009.